Ælfric of Eynsham and the Treatise De ebrietate cauenda of Boulogne-sur-Mer, Bibliothèque Municipale, MS 63

Ostacchini L

This study provides the first full edition and commentary for the De ebrietate cauenda, a treatise on drunkenness found in Boulogne-sur-Mer, Bibliothèque municipale, MS 63. Though unassuming in presentation and subject to no previous scholarly examination, the De ebrietate is an important testament to the ways in which early medieval English attitudes to drunkenness were informed by patristic and biblical sources, and to the ways Latin sources were reworked into Old English homiletic texts via an intermediary abbreviation. The text has been tentatively attributed to Ælfric of Eynsham (ca. 955–ca. 1010) on the basis of its manuscript context and general theme, but its authorship remains in doubt. This article argues on firmer grounds for the text’s Ælfrician authorship, based on choice of sources, Latin style, and particular teachings on the importance of moderation. In examining the compiler’s selection of biblical and patristic sources and the specific changes that he made to these sources it becomes clear that the text reflects Ælfric’s particular interests. Moreover, analysis of the De ebrietate’s didactic style and content suggests that it served as a homiletic blueprint, preparing an outline in Latin for later reworking into Old English. This article demonstrates that in producing this blueprint the compiler not only abbreviated and selected suitable Latin content but in fact stylistically reworked the Latin prose in ways suitable for vernacular translation, introducing parallelism, repetition and chiastic syntax. As such, this study both highlights Ælfric’s particular viewpoints on alcohol and sheds new light on his homiletic methodology.


[Cet article offre la première édition complète ainsi qu’un commentaire du De ebrietate cauenda, un traité sur l’ivresse qu’on peut trouver dans Boulogne-sur-Mer, Bibliothèque municipale, MS 63. Bien qu’il puisse paraître modeste et qu’il n’ait été le sujet d’aucune étude savante par le passé, le De ebrietate est un témoin important de l’influence des sources bibliques et patristiques sur les attitudes de l’Angleterre du haut Moyen Âge face à l’ivresse. Il démontre aussi comment, par le biais d’abréviations intermédiaires, on intégrait des sources latines au sein de textes homilétiques en vieil-anglais. Le De ebrietate a été jusqu’à présent attribué à Ælfric d’Eynsham (v. 955–v. 1010) sur la base du contexte des manuscrits et celle du thème général du traité, mais la paternité de l’oeuvre fait toujours l’objet de débat. Notre étude réaffirme de façon plus concluante l’identité d’Ælfric comme l’auteur du traité, en se fondant sur le choix des sources, le style du latin, et les enseignements moraux qui insistent sur l’importance de la modération. En nous penchant sur les sources bibliques et patristiques retenues par le compilateur, et les changements spécifiques que le compilateur a apportés à ces mêmes sources, il apparaît clair que le texte reflète les intérêts propres à Ælfric. De surcroît, une analyse du style didactique du De ebrietate ainsi que de son contenu révèle que le traité a servi de modèle homilétique: il établissait une ébauche latine qui serait plus tard retravaillée en vieil-anglais. Cet article prouve qu’en produisant ce premier jet, le compilateur n’a pas seulement abrégé et choisi un contenu latin approprié au thème, mais s’est livré à une adaptation stylistique de la prose latine afin de la rendre plus propice à la traduction vers le vernaculaire, en introduisant du parallélisme, de la répétition et une syntaxe chiastique. En conclusion, cet article éclaire la pensée d’Ælfric au sujet de l’alcool et met en relief sa méthodologie homilétique.]